Améliorez la lisibilité de vos textes

Qu’est-ce que la lisibilité?

La lisibilité représente la facilité de compréhension d’un texte donné. On dira donc d’un texte facile à lire qu’il est lisible. Difficile? Illisible.

L’anglais utilise deux mots pour parler de lisibilité :

  • Legibility : aisance de la lecture par rapport à la typographie et à la mise en page.
  • Readability : facilité de compréhension par rapport au style, à la clarté des énoncés et à la simplicité du texte.

Le mot français englobe les deux notions.

Pourquoi se soucier de la lisibilité?
Le but d’un texte est de communiquer de l’information à un public donné. Il faut donc que celui-ci soit en mesure de le comprendre. Sinon, cela va à l’encontre de l’objectif.

Un texte pourra être lisible pour une personne ayant terminé des études universitaires, mais illisible pour un élève du secondaire. Cela ne pose aucun problème si votre texte s’adresse à des professionnels, mais si cela n’est pas le cas… Vous devrez modifier votre texte pour l’adapter à votre lectorat.

Un texte pourrait aussi être illisible pour tout le monde à cause de sa typographie et de sa mise en page.

Plusieurs facteurs peuvent affecter la lisibilité :

– Typographie et mise en page : Police et taille de caractères, type d’encre et de papier, interlignage, longueur des lignes, disposition du texte, etc.

Si les lignes sont trop longues, les yeux auront tendance à chercher la prochaine ligne. Cela interrompt la continuité de lecture. Les caractères ne devraient pas être trop petits, ni trop gros. Pour le corps du texte, de 11 à 13 points est l’idéal.

– Féminisation : Utiliser simultanément, et systématiquement, le masculin et le féminin des noms peut alourdir le texte et amener une certaine redondance.

Exemple : Les étudiants et les étudiantes devront s’assurer d’obtenir tous les crédits nécessaires à l’obtention de leur diplôme. Les professeurs et les professeures voteront lundi sur leur nouvelle convention collective.

L’utilisation des parenthèses et des barres obliques pour féminiser n’a pour effet que de surcharger encore plus le texte. Ex. étudiant/es, employés(es), client(e)s, auditeur(trice), etc.

C’est pour cette raison que l’on voit souvent une note au début des textes : « Dans ce texte, le masculin englobe les deux genres et sera utilisé pour alléger le texte ».

– Mots utilisés : Il va sans dire que l’utilisation de mots longs, moins communs, plus abstraits, rendra la lecture plus ardue. Les mots comportant 5 ou 6 syllabes sont considérés comme complexes. C’est généralement le cas des adverbes en -ement (naturellement), ainsi que beaucoup de noms en -tion (coopération) et certains adjectifs en -ique (idéologique), etc.

Les mots complexes sont aussi plus souvent composés d’affixes, tels que les préfixes (début) et les suffixes (fin).

Comment mesurer la lisibilité?

On calcule le degré de lisibilité (ou degré de difficulté) en comptant les syllabes, les mots, les phrases, etc.

Le test de lisibilité Flesch-Kincaid est le plus connu et le plus utilisé. Les textes sont évalués sur une échelle de 100 points. Plus la note est élevée, plus votre texte est facile à comprendre. Selon ce test, la plupart des textes standards devraient recevoir une note entre 60 et 70.

LP : longueur de phrase moyenne (nombre de mots divisé par le nombre de phrases).
SM : nombre moyen de syllabes par mot (nombre de syllabes divisé par le nombre de mots).

PointsDegré de difficulté
90 - 100Très facile à lire.
Facilement compris par des enfants de 10 ans.
80 - 90Facile à lire.
70 - 80Plutôt facile à lire.
12-13 ans.
60 - 70Langage courant.
50 - 60Plutôt difficile à lire.
16-17 ans.
30 - 50Difficile à lire.
Niveau collégial.
0 - 30Très difficile à lire.
Diplômés universitaires.

(Tableau traduit et adapté de l’anglais : https://en.wikipedia.org/wiki/Flesch–Kincaid_readability_tests.)

Je vous vois froncer les sourcils et me demander : « Doit-on vraiment compter nos mots pour pouvoir faire ce test? »

En français, malheureusement oui. Toutefois, il est généralement suffisant de le faire sur un échantillon de 100 mots.

En anglais, vous pouvez suivre les instructions sur le site de Microsoft Office : Tester la lisibilité de votre document. Cela permet à Word de calculer automatiquement votre pointage.

Il existe beaucoup d’autres tests. En français, vous pouvez trouver ceux-ci en ligne :
http://www.scolarius.com/
https://labs.translated.net/lisibilite-texte/

Améliorer son texte

Quelques conseils pour écrire un texte lisible.

1 – Utiliser la voix active. Par opposition à la voix passive. À la voix active, le sujet fait l’action; à la voix passive, le sujet subit l’action.

La voix passive complique, souvent inutilement, la syntaxe des phrases. Mais ne la supprimez pas complètement! Il faut seulement savoir équilibrer le tout.

2 – Faire des phrases et des paragraphes courts. Il est généralement suggéré de faire des phrases de 15 mots environ. Bien sûr, ce chiffre n’est pas coulé dans le béton. Pourvu que vos phrases soient actives et logiques, il est possible de les rallonger un peu.

Les paragraphes devraient être composés de 3 à 5 phrases, surtout sur le Web, où la lecture est plus difficile pour les yeux.

3 – Rédaction épicène. Comme je le mentionnais plus haut, l’utilisation systématique des deux genres dans un texte peut l’alourdir. C’est pourquoi la plupart des textes ne sont écrits qu’avec un seul genre (souvent le masculin).

Le problème est que le féminin est souvent ajouté à un texte déjà écrit au masculin. Solution : rédiger dès le départ de façon épicène. C’est beaucoup mieux que de supprimer un genre au complet.

Épicène : mot qui a la même forme au féminin et au masculin.

Ex. : enfant, collègue, artiste, élève, cadre, juge, responsable, propriétaire, etc.

Les noms collectifs permettent aussi d’inclure les deux genres : population étudiante, communauté étudiante, corps enseignant, personnel (au lieu d’employés et employées), électorat (au lieu d’électeurs et électrices), etc.

Un texte épicène bien écrit combine l’utilisation de mots désignant explicitement le masculin et le féminin, de tournures impersonnelles et de mots épicènes.

Je ferai un article sur la rédaction épicène prochainement. En attendant? Vous pouvez consulter les Principes généraux de la rédaction épicène de l’OQLF.

4 – Justifier l’utilisation de mots techniques. Les gens ont tendance à se méfier du jargon. Sauf si vous écrivez pour des savants ou d’autres experts, vos lecteurs ne vous comprendront pas et laisseront tomber. Tout ce qu’ils retiendront, ce sont vos connaissances en vocabulaire.

5 – Donner des exemples. Surtout si vous écrivez sur des sujets plus techniques ou plus abstraits. Les lecteurs comprendront mieux si vous leur permettez de se faire une image mentale ou de comparer avec des réalités qu’ils connaissent.

6 – Utilisez des listes à puces. Elles attirent le regard et permettent l’analyse rapide du contenu. C’est d’autant plus utile sur le Web, où vous n’avez généralement que quelques secondes pour accrocher les lecteurs.

Lisibilité sur le Web

Au-delà de la structure du texte et des mots utilisés, la mise en page peut aussi affecter la lisibilité. Même si votre contenu est bien organisé et que l’information est de qualité.
La lecture sur écran est plus exigeante : elle amène ce qu’on appelle la fatigue visuelle. En raison de cette fatigue, la lecture peut être jusqu’à 15 à 25 % plus lente à l’écran que sur papier.

Pour aider vos lecteurs, voici quelques conseils pour améliorer la lisibilité de votre site.

– Police : Utilisez une police sans empattements (ou typographies linéales) : Arial, Verdana, Helvetica, Myriad, etc.

Empattement : Trait horizontal à épaisseur variable, placé au pied, à la tête du jambage d’une lettre.
Source : Antidote

Les polices avec empattements (Times New Roman, Georgia, Courier New…) auront tendance à surcharger la page Web.

Par contre, ce qui est vrai pour le Web ne l’est pas nécessairement pour le papier. En effet, les polices avec empattements sont plus faciles à lire de près et en petite taille, ce qui en des polices de choix pour les documents imprimés, en particulier les livres.

– Contraste : Le contraste idéal est un fond pâle avec un texte foncé. Pas nécessairement une écriture noire sur un fond blanc. Une petite teinte comme fond (ex. gris pâle ou beige) peut aider à diminuer l’effet de la luminosité de l’écran sur vos yeux.

– Alignement : Le texte est aligné à gauche.

– Majuscules : N’écrivez surtout pas entièrement en majuscules, même les titres. Il y a d’autres façons d’attirer l’attention, comme le gras (les moteurs de recherche et le référencement naturel aiment d’ailleurs beaucoup la mise en gras). Les majuscules ont aussi tendance à ralentir la lecture.

– Illustrations et graphiques : Le Web a comme grand avantage de permettre l’insertion facile d’illustrations, de graphiques, de photos, etc. Tous des éléments visuels qui augmentent le dynamisme de vos pages et permettent d’illustrer des propos plus complexes.

À bientôt!

Note : Le présent texte a obtenu une note de 46 points au test de lisibilité Flesch-Kincaid; il est donc de niveau collégial.

 

Références :
https://www.redacteur.com/blog/lecture-en-ligne-une-lecture-lente-sur-ecran/
https://www.ecrirepourleweb.com/la-lecture-a-lecran-quelques-rappels/
http://www.persee.fr/doc/colan_Mesures_lisibilité
https://fr.wikipedia.org/wiki/Empattement_typographie
http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/Lisibilité

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