Les bienfaits de l’écriture
Pour faire contraste avec mon dernier article qui était, ma foi, un peu plus technique, je pensais que nous pourrions explorer un outil de création littéraire cette fois-ci.
Je lisais récemment qu’une des façons d’améliorer son estime de soi est de stimuler sa créativité : une façon d’augmenter sa motivation, de découvrir des talents cachés, d’assumer son caractère unique, etc.
Déchaîner son côté créatif, plus facile à dire qu’à faire… surtout en création littéraire, où même les plus grands auteurs souffrent du syndrome de la page blanche.
Comment commencer?
Parce que c’est souvent le problème : commencer; mettre ses idées en ordre; prendre son courage à deux mains et taper les premiers mots à l’écran.
Une solution : vous imposer des règles.
Les contraintes de rédaction
En tant que membre de l’Oulipo (http://oulipo.net/), Georges Perec considérait la contrainte comme une libération de son imagination. De toute évidence, cette méthode a bien fonctionné pour lui. Il a écrit La Disparition, roman qui ne contient pas de E. Un exploit considérant que cette lettre est la plus utilisée dans la langue française.
Perec était le maître des contraintes, mais plusieurs autres auteurs les ont utilisées comme de puissants instruments : Joue-la comme Perec : 10 auteurs qui jonglent avec les contraintes. Absence de toute marque linguistique de genre, roman composé d’une seule phrase, etc.
Bon. Il n’est pas nécessaire de vous mettre des contraintes aussi extrêmes. Cela peut être tout simple. Exemple : choisir 10 expressions ou mots à connaître dans le Français au bureau et écrire une nouvelle en les intégrant. Ou utiliser le plus de mots en D dans une histoire courte d’une page.
Ou, plus simple encore, jouer à un jeu littéraire en ligne. Exemple : http://www.zulma.fr/jeux-litteraires.html.
Je vous en propose un que je connais, mais il en existe beaucoup d’autres. Le but est de faire les premiers pas d’écriture pour vous inspirer, peu importe l’outil que vous décidez d’utiliser.
Atelier d’écriture des Éditions Zulma
Les Éditions Zulma vous offrent quatre ateliers de création littéraire, divisés en plusieurs étapes. Les instructions pour chaque atelier diffèrent quelque peu, mais l’objectif est le même : vous offrir un cadre pour déployer votre imaginaire.
Certaines étapes vous demanderont de choisir des phrases déjà écrites; d’autres vous feront choisir un certain nombre de mots dans une liste. L’Atelier 2 vous présente des séries d’images pour orienter vos phrases. Dans l’Atelier 3, vous devez sélectionner différentes phrases ou expressions dans un texte choisi au début pour créer une autre histoire.
Les produits de chaque étape sont ensuite rassemblés pour vous permettre de retravailler le résultat final et de développer vos idées. Élaborer le texte pour le faire vôtre.
Si vous êtes adeptes de l’écriture automatique, 20 minutes pourraient suffire à réaliser un atelier. Si vous préférez réfléchir à vos phrases, vous pourriez devoir mettre 1 heure, ou plus, de côté.
J’ai fait les deux premiers ateliers sans les retravailler par la suite. Vous trouverez mes textes après l’image ci-dessous.
Je vous invite à faire l’exercice à votre tour. Si vous le souhaitez, vous pouvez ensuite mettre votre résultat en commentaire ou me l’envoyer par courriel (couellet.dumont@gmail.com).
Au plaisir de vous lire!
Atelier 1
Les yeux pleins de larmes, elle pensait encore au cauchemar qui l’avait hanté toute la nuit. Du feu, du sang. Un miroir ouvert sur un monde chaotique. Des souliers déchiquetés traînant partout dans les rues. Bien sûr, le cauchemar n’obéissait à aucune loi. Ressentir de la joie en même temps qu’une terreur glaciale… Elle avait l’impression que son cœur s’était perdu en plein vol. Le destin, lui, fait ses propres lois. Une seule certitude : son sort n’incluait pas qu’elle se sente comme un oiseau en cage. Nos âmes se touchaient, se reconnaissaient, s’aimaient. Après tout, le destin en avait voulu ainsi. Ils faisaient l’amour encore et encore, tel un jour sans lendemain. J’avais peur que ce ne soit qu’une imitation. La flamme animant l’âme était-elle une simple imitation du désir du corps? Soupir. Le temps des regrets viendrait plus tard, lorsque l’affiche de notre amour s’estomperait.
Atelier 2
J’exerce le métier de fantôme. En quoi cela consiste? Je pose un regard sur différents bijoux de notre monde. J’essaie de dissiper le brouillard des esprits; de parcourir, d’explorer le labyrinthe de la mémoire sans me laisser aller à l’ivresse du rêve. Une toute petite graine de connaissance a une valeur inestimable. La solitude n’est qu’une illusion lorsqu’entouré de compagnons paginés. Mon corps matériel s’affaiblit, mais mon esprit non. Je suis pendu aux lèvres des mots. Mon œil regarde vers le haut. Une mince ligne de lumière apparaît au ciel pour nous faire découvrir la splendeur de l’hiver. Les dernières fleurs de l’automne nous éblouissent de leurs couleurs. Un œil, tel un livre ouvert au hasard du monde, est un assuré des prodiges naturels. Un réveil sur l’inconnu, quelle merveille. Troquer sable et désert pour un théâtre, une forêt de scènes comiques, romantiques, dramatiques. S’y perdre est une bénédiction. La lumière des Dieux nous sourit.